En effet, depuis deux ans que nous naviguons avec KEZEO, notre NEEL 45 Racing, aux USA et dans la zone Caraïbes, chaque fois que nous entrons dans un nouveau mouillage quelque peu fréquenté, des cris jaillissent, des pouces se lèvent, des félicitations pleuvent, des annexes tournent autour de nous comme des mouettes affamées, et des dizaines de questions nous sont posées au sujet de notre vitesse de pointe ou moyenne, du comportement par petit et gros temps, de la sécurité, du confort en mer et au mouillage etc…
Modestes ambassadeurs du savoir-naviguer français à l’étranger, nous ne pouvons alors pas nous dérober. Nous sommes contraints d’apporter des réponses pudiques et factuelles pour calmer le jeu. Mais là encore, ces échanges suscitent des sifflements admiratifs, des « amazing » enamourés et des applaudissements nourris … qui nous empêchent de voyager incognito et nous surchargent quelque peu en visites du bateau et en apéros.
Alors bien sûr, au-delà de cet inconvénient majeur, notre NEEL 45 a quand même quelques qualités. Ce sont celles bien connues des trimarans auxquelles s’ajoute l’originalité du concept qui nous séduit toujours autant pour son confort, et la maîtrise du chantier NEEL-TRIMARANS sur les éléments essentiels que sont à nos yeux la rigidité de la structure et le respect du devis de poids.
Nous vérifions ainsi tous les jours :
- Un passage dans la mer très doux qui rend les navigations confortables et faciles et nous encourage à passer du temps en mer (7000 MN en 7 mois la première saison).
- Des vitesses moyennes toujours très flatteuses qui permettent une grande mobilité sur des rayons d’action étendus, et le choix des meilleures options météorologiques pour les longues étapes.
- Un tirant d’eau réduit (très appréciable ces derniers mois aux Bahamas) et un excellent comportement sur ancre qui nous fait apprécier le moindre mouillage sauvage quelle que soit la météo (les mois passent sans accéder à aucune marina grâce au dessalinisateur et aux panneaux solaires très au point aujourd’hui).
- Une grande facilité de gestion du bateau en navigation, en couple ou même en équipage encore plus réduit, grâce à un plan de voilure/de pont bien étudié et un accastillage bien dimensionné (pour exemple plus de 1200 MN entre La Havane/Cuba et Annapolis/USA effectués en solitaire en toute sécurité en 2017) qui nous fait même apprécier les allures de près.
- Un confort à vivre qui sépare bien les espaces de vie et les espaces techniques et une très grande facilité d’entretien, très appréciable en voyage.
- Et le plaisir incomparable – après avoir beaucoup comparé dans notre vie de marin – d’une véritable navigation à la voile pleine de sensations et de vivacité … et de celui, à peine avouable, de doubler tout le monde sur le plan d’eau !
Ah, nous vous laissons. Deux catamarans, canadien et américains, que nous venons de « pulvériser » en mer il y a deux heures, entrent à leur tour dans la baie de l’archipel des Exumas dans laquelle nous sommes mouillés. Déjà les applaudissements retentissent, il nous faut encore aller faire les beaux. C’est vraiment pénible !!!
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